Par symptômes

Douleurs

Douleurs aigües (brutales et récentes)

Lorsqu’une douleur aigüe localisée dans le bas du ventre est accompagnée d’autres signes (urinaires comme des brûlures en urinant ou digestifs comme une diarrhée ou des vomissements) et d’aucun signe gynécologique (pas de saignements anormaux, de retard de règles, de pertes anormales, par exemple), il est logique de supposer que la cause de cette douleur n’est pas gynécologique, et de consulter le médecin traitant. Anatomiquement en effet, le « bas ventre » contient certes l’appareil génital, mais aussi la vessie, le rectum et l’intestin grêle. Votre médecin traitant sera peut être amené à vous prescrire un examen d’urine (ECBU), un test de grossesse (HCG), une numération formule sanguine pour orienter le diagnostic.

Lorsqu’en revanche cette douleur est isolée ou associée à des signes gynécologiques (retard de règles, règles anormales, pertes anormales), il faut consulter.

Il peut alors s’agir de :

  • Infections des annexes en particulier salpingite aigüe
  • Grossesse extra utérine
  • Torsion d’annexe (torsion de l’ovaire)
  • Rupture de kyste ovarien
  • Plus rarement de nécrobiose ou de torsion de fibromes sous séreux

Douleurs chroniques (anciennes et habituelles)

  • Douleurs des règles (ou dysménorrhée, ou algoménorrhée)

Ce sont les douleurs qui précèdent ou accompagnent les règles. Plus d’une femme sur deux ressent ce type de douleur, mais chez une sur dix environ, l’inconfort est tel qu’elles doivent modifier leurs habitudes de vie (alitement, arrêt de travail). Ces douleurs sont particulièrement fréquentes à la fin de la puberté et au début de la ménopause.

Ces douleurs durent en général 2 à 3 jours, dans le bas de l’abdomen, le dos, accompagnées de fatigue, de maux de tête et de petits troubles digestifs.

En général, cette douleur n’a pas de caractère de gravité. Il faut cependant consulter si la douleur est invalidante ou si elle s’accompagne d’autres signes anormaux.

Les traitements sont soit ponctuels (Ibuprofène, naproxène) soit anticipés (pilule estroprogestative ou progestative, DIU Mirena : chacune de ces méthodes diminuant les règles et donc les douleurs).

  • Douleurs de l’ovulation

Plus brèves que celles survenant lors des règles, et s’accompagnant parfois d’un petit saignement, elles surviennent en milieu de cycle et indiquent l’ovulation.

Sans gravité, elles se traitent d’une manière globalement analogue aux dysménorrhées, sauf le DIU.

  • Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunies)

On différencie les dyspareunies orificielles (douleur à la pénétration au niveau de la partie basse du vagin) liées le plus souvent à une anomalie anatomique ou un défaut de lubrification des dyspareunies profondes (de type balistique) pouvant être liées à des anomalies de soutien de l’utérus (type atteinte des ligaments utéro-sacrés après un accouchement ou syndrome de Master et Allen) ou à une endométriose profonde.

  • Douleurs non rythmées par les règles

Ces douleurs moins fréquentes requièrent un diagnostic plus précis. La cause est parfois non gynécologique, mais il peut aussi s’agir : (liste non exhaustive).

  • d’une endométriose,
  • d’une fibromyalgie
  • d’une insuffisance veineuse pelvienne
  • d’un cancer ovarien
  • d’une névralgie pudendale

Sensation de pesanteur ou de gène

Cette sensation de poids dans le bas du ventre peut correspondre à toute masse pelvienne (gros fibrome, kyste ovarien volumineux) mais aussi à un prolapsus.

Un avis spécialisé est nécessaire.

Troubles urinaires

  • Incontinence urinaire
  • Ténesme vésical

Ce terme désigne la compression de la vessie par un organe de voisinage, donc le volume est important (utérus : fibrome(s) ; ovaires : kyste). Il oblige à uriner de façon répétée pour de petites quantités. Un avis spécialisé est nécessaire.

  • Rétention urinaire

Saignements

  • Règles normales – Cycle

C’est un écoulement sanguin cyclique physiologique venant de l’utérus, de 10 à 25 ml de sang incoagulable, survenant à la fin de la puberté et se prolongeant jusqu’à la ménopause. Ce saignement dure en moyenne entre 2 à 7 jours.

Elles définissent la durée du cycle qui est le nombre de jours entre le 1er jour des règles et le 1er jour des règles suivantes. Un cycle est régulier si la plupart du temps, le nombre de jours est le même +/- 5 jours. La moyenne est de 28 – 30.

Avant d’évoquer les troubles des règles, il ne faut s’alarmer que lorsqu’il s’agit d’un fait nouveau d’apparition plus ou moins récente, constituant une modification des règles par rapport à ce qu’elles sont d’habitude. A l’inverse, il ne faut pas attendre des années pour consulter devant par exemple une augmentation lente mais continue de l’abondance des règles.

  • Anomalie des règles
  • Absence de règles chez une femme normalement réglée auparavant

La grossesse est la cause la plus fréquente : faire un test de grossesse systématiquement, même si vous ne pensez pas être enceinte.

Les autres causes sont liées à certains médicaments, au comportement alimentaire (anorexie, perte de poids, surpoids). La plupart des autres causes sont purement endocriniennes.

  • Anomalie dans l’âge d’apparition de règles (ménarche ou puberté tardive ou aménorrhée primaire)

Les pubertés précoces surviennent avant l’âge de 9 ans.

Les pubertés tardives surviennent après l’âge de 17 ans. Elles nécessitent la recherche d’un trouble endocrinien ou d’une imperforation hyménéale si elles s’accompagnent de douleurs.

  • Règles trop abondantes (ménorragies ou hyperménorrhée)

Ces saignements excèdent souvent la durée normale des règles et leur abondance normale : changement de protection toutes les heures, utilisation de garnitures très absorbantes la nuit, qui n’évitent pas de tacher le matelas, parfois même impossibilité de mener une vie normale au plus fort des règles. Il s’en suit une fatigue liée à l’installation d’une anémie.

Les causes peuvent être hormonales surtout dans les années qui précèdent la ménopause en relation avec une insuffisance de sécrétion en progestérone qui précède l’arrêt du fonctionnement endocrinien de l’ovaire : le traitement de l’hyperplasie endométriale qui en découle consistera donc à apporter la progestérone manquante (par comprimés ou par l’utilisation d’un stérilet à la progestérone).

Il peut aussi s’agir d’une adénomyose qui s’accompagne fréquemment de douleurs au moment des règles. Les fibromes et les polypes sont enfin fréquemment à l’origine de ménorragies.

Le traitement dépend de la cause.

  • Règles trop longues

Certaines femmes ont des règles normales de 4 jours, d’autres de 7 jours. Au-delà de 8 jours, on peut considérer ces règles comme anormalement longues, sauf en cas de traitement progestatif mis en place pour des règles qui étaient auparavant longue et abondantes.

  • Règles irrégulières

Un cycle est régulier si la plupart du temps, le nombre de jours est le même +/- 5 jours.

Les causes peuvent être hormonales ou liées à une contraception par implant progestatif (IMPLANON® et EXPLANON.

  • Règles trop espacées (spanioménorrhée)

Durée d’un cycle (1er jour des règles au 1er jour des règles suivantes) supérieur à 6 – 8 semaines. Les causes sont liées à des troubles métaboliques (anorexie, suractivité physique), des causes hormonales (syndrome des ovaires polykystiques, adénome hypophysaire à prolactine…), la péri-ménopause, des troubles psychoaffectifs…

Les traitements dépendent de la cause.

  • Règles très peu abondantes (oligoménorrhée)

Ces règles très peu abondantes sont généralement liées à la contraception (pilule estroprogestative surtout faiblement dosée, contraceptions progestatives sous toutes ses formes), la préménopause, mais parfois aussi à un adénome hypophysaire à prolactine et à d’autres causes endocriniennes plus rares. A signaler la cause représentée par les synechies utérines, qui suivent une fausse couche spontanée, un curetage ou un accouchement.

  • Saignements entre les règles (ou métrorragies)
  • Saignements au moment de l’ovulation (milieu de cycle)

Ce saignement en général peu abondant est lié aux modifications hormonales qui induisent l’ovulation. Ils n’ont aucun caractère de gravité.

  • Saignements capricieux

Ces métrorragies peuvent être liées à de multiples causes : hormonales (la contraception surtout s’il s’agit d’une pilule oubliée ou les premiers mois après l’instauration d’une contraception progestative ; au moment de la puberté ou lors de l’installation de la ménopause), mécaniques (anomalies du col utérin, lors des rapports sexuels), utérines (polype, fibrome sous muqueux de l’utérus). Il faut consulter en cas de persistance. De tels saignements chez une femme ménopausée fait craindre le cancer de l’endomètre.

Ecoulements vaginaux

  • Leucorrhées physiologiques (= écoulement normaux)

Les pertes vaginales normales sont blanches, incolores ou jaunâtres, mêlées de sang rouge puis brunâtres au moment des règles. Elles sont toujours odorantes. Elles augmentent au moment de l’ovulation où elles se mêlent de glaires et pendant la grossesse ; elles diminuent au début du cycle (= fin des règles) et en fin de cycle (= juste avant l’apparition des règles).

  • Leucorrhées pathologiques (= écoulement anormaux)

Ce sont des pertes vaginales verdâtres ou nauséabondes. La cause peut être une vaginite infectieuse (infection à Gardenella, infection à trichomonas), une infection de l’utérus (endométrite, qui provoque alors des douleurs pelviennes médianes), ou enfin une infection des trompes (salpingite bactérienne à chlamydiae, gonocoque ou germes banaux). Il faut consulter.

Anomalies vaginales ou de la vulve

Voussure ou boule de la vulve qui peut être liée à un kyste de la glande de Bartholin, une bartholinite, un prolapsus. A part, les cas d’oedèmes de la vulve après un traitement local.

Sécheresse vaginale, constamment lors de la ménopause non substituée.

Irritation vaginale, démangeaisons, en cas de vaginite candidosique lien non trouvé ou d’excès d’hygiène (vaginite irritative).