Suivez-nous
6 boulevard de la Boutière
CS 56816 35768 SAINT-GREGOIRE

PORTRAITS DE SOIGNANTS

06 Avr.

Depuis plusieurs jours, des soignants volontaires sont en mission en Île de France au sein des cliniques Vivalto Santé. Ils partagent avec nous leur expérience.

Rencontre avec Pauline Valery, soignante volontaire à la clinique du Val D’Or

Pauline Valery, aide-soignante depuis 2010, elle exerce au CHP Saint-Grégoire depuis 2014. Elle travaille actuellement en Médecine Polyvalente depuis son ouverture il y a bientôt 6 ans. Elle a été volontaire du 9 au 17 avril à la clinique du Val d’Or. Découvrez son témoignage.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

Spontanément j’ai eu cette envie d’aller épauler mes collègues. Après mure réflexion avec mon mari, j’ai envoyé un email à ma DRH.

Je trouvais cette démarche importante, être solidaire avec nos collègues épuisés et aller prendre le relais afin de les soulager et de continuer à prendre soin des patients. Sachant qu’ils avaient besoin de notre aide et que notre activité tournait au ralenti.

C’était à mon sens normal, j’avais besoin de me rendre utile.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

Au cours de ma mission à la clinique du Val d’Or, j’ai été dans 2 services différents au B1 USC médecine covid+ et au C1 en réanimation méd covid+. L’accueil dans ces 2 services a été extraordinaire, au-delà de l’appréhension d’un nouveau lieu, de nouveaux locaux, loin de chez moi, les équipes ont su me mettre à l’aise tout de suite, me faire confiance et une complicité, un lien s’est installé de lui-même. C’est comme si nous nous connaissions déjà. La reconnaissance pour notre venue était évidente.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

Au départ, j’ai eu beaucoup d’appréhension les habitudes sont bousculées, la prise en charge n’est pas la même, plus de repaires et évidemment un virus mal connu.

En USC j’ai eu la chance de travailler avec ma collègue du quotidien au CHP ce qui nous a tout de suite rassuré, une super équipe et un accueil chaleureux a fini par nous convaincre.

Les différents protocoles se rapprochaient de mon expérience au CHP Saint-Grégoire ce qui m’a permis de prendre confiance en moi rapidement.

Le plus impressionnant était la maladie et l’instabilité des patients, la façon dont ils décompensaient au moindre geste au moindre mouvement, sans aucune raison.

Dans le service de réanimation, l’appréhension était énorme, des termes inconnus, du matériel et des prises en charges que je ne connaissais pas du tout. J’ai tout appris de l’équipe pluridisciplinaire, là aussi j’ai eu un accueil extraordinaire. J’ai pu acquérir de nouvelles connaissances et compétences sur la surveillance des respirateurs, l’importance des changements de position, la surveillance extrêmement rapprochés des patients, la gestion de l’urgence dans un nouveau contexte si particulier qu’est la réanimation…

D’un point de vue professionnel, dans les 2 services, ces expériences ont été enrichissantes et tellement formatrices.

C’est une expérience unique ! On partage nos connaissances on apprend les uns des autres, on s’épaule et on avance ensemble dans le même sens pour le même but.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Sur le plan humain ce que j’ai gagné, c’est tout d’abord des rencontres extraordinaires, je pense à mes collègues du Val d’Or mais aussi aux collègues des 4 coins de la France qui étaient avec nous à l’hôtel.

La reconnaissance émouvante des patients complètement conscients que la vie ne tient qu’à un fil. Je rentre changée, riche de cette expérience extraordinaire de solidarité où j’ai retrouvé un sens, des valeurs à mon métier. Même si cette expérience a été rude elle m’a montrée que j’étais capable de bouleverser mon quotidien, mes codes et mes valeurs pour m’améliorer.

Cette expérience est ancrée dans ma peau, dans mon ADN, je ne suis plus la même, je suis beaucoup plus riche.

Je ressors grandie, ce chapitre de ma vie va je le sais, va m’aider lors de mon entrée en école d’infirmière en septembre.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

En une phrase, c’est très difficile. J’ai une grosse pensée émue pour les équipes qui nous ont accueillies si chaleureusement dans des circonstances si particulières. A vous tous, les Cadres, les Ide, les As, les Esh…

MERCI ! Merci aussi au groupe VIVALTO pour nous avoir si bien accompagné lors de cette expérience inédite.

 

Témoignage du Dr Jean-Vincent Frenel parti en mission à Osny

Je suis Anesthésiste Réanimateur installé depuis janvier 2016 au CHP.

Le choix de ce métier s’est fait au cours de mes études de médecine. Il s’agit d’un exercice médical très transversale regroupant deux métiers :

Le premier est l’anesthésie. On assure le confort et la sécurité des patients avant, pendant et après une intervention chirurgicale. Le deuxième est la réanimation qui correspond plus aux soins intensifs des anglo-saxons. Les patients y sont admis au décours d’une intervention chirurgicale importante ou en cas de maladie pouvant entraîner un dysfonctionnement d’un organe ou ayant déjà entraîner des dysfonctionnements des organes (coeur, poumons, rein).

Ces deux métiers se complètent avec un socle commun de savoir-faire médical et technique (intubation et réglage des respirateurs, médicaments sédatifs, catéther, etc ).

Je suis allé à Osny avec Bastien Letouvet Anesthésiste à la clinique de Cesson. Nous nous connaissons bien. Nous avons été Chef de clinique ensemble en réanimation au CHU durant 2 ans avant notre installation en clinique.

Nous avons avec Bastien soulagé l’équipe médical d’anesthésie réanimation d’OSNY qui en trois jours seulement a transformé ses soins continues en réanimation. Quelle prouesse ! Nous leur avons permis de souffler en assurant la continuité médicale durant trois jours et une nuit.

En Bretagne, la vague qui a submergé Paris ne venait pas. Je voyais un ami chirurgien parisien aider dans des services de réanimation. Je ne me sentais pas à ma place en Bretagne à la maison. J’ai donc répondu favorablement à l’appel émis à travers le groupe Vivalto Santé.

Rencontre avec Audrey Gutherz, soignante volontaire à la clinique de l’Europe 

Audrey Gutherz aide soignante diplômée depuis le 10 juillet 2008 et exerçant en médecine polyvalente au CHP Saint-Grégoire était en mission à la clinique de l’Europe à Port-Marly. Elle a rejoint les équipes de Paris du 30 mars au 10 avril en médecine covid et a passé une journée en réanimation covid.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

L’entraide et la solidarité. Je sentais qu’il fallait que j’aille aider les collègues parisiennes qui étaient épuisées par la surcharge de travail. Je voulais aussi sortir de ma zone de confort et découvrir de nouvelles façons de travailler.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

L’accueil a été très bon. Nous nous sentions attendus.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

Expérience très enrichissante aussi professionnellement que personnellement. Le rythme de travail était intense : beaucoup de jours à travailler avec un peu de fatigue qui s’installe.

C’était très difficile de voir des patients souffrir de l’isolement social. Les patients sont fatigués et faibles. Nous avons été très bien entourés par la direction du CHP Saint-Grégoire qui prenait de nos nouvelles régulièrement.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Un élan de solidarité de la part de beaucoup de monde. J’y ai appris beaucoup de choses. Une expérience très enrichissante humainement parlant.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Un élan de solidarité hors pair et une expérience à renouveler si besoin.

Rencontre avec Alexandre Piedvache, soignant volontaire à la Clinique de l’Europe 

Alexandre Piedvache infirmier au bloc opératoire en orthopédie spécialisée dans la chirurgie de l’épaule. Il est en mission au CHP de l’Europe. Découvrez son retour d’expérience.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

Ce qui m’a motivé à rejoindre l’Ile de France c’est de participer à mon échelle à combattre ce virus. En Bretagne nous avons la chance de ne pas être trop touché, c’est naturel d’aller aider nos collègues Parisiens.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

J’ai été très bien accueilli, il y a eu un gros travail d’organisation et de coordination entre les cliniques en amont afin de faciliter notre venue.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

D’un point de vue professionnel c’est très enrichissant sur plusieurs points. Déjà parce que au bloc opératoire nous sommes concentrés à 100% sur la chirurgie du patient, là nous redécouvrons une partie de notre métier. C’est aussi l’occasion de rencontrer des collègues d’autres cliniques du groupe et d’échanger chacun sur nos pratiques et nos expériences.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Humainement c’est probablement l’expérience la plus enrichissante depuis l’obtention de mon diplôme, j’ai rencontré de formidables personnes. Chaque jour l’esprit d’équipe est incroyablement solidaire pour faire face. Nous sommes déterminés.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Plutôt un état d’esprit, faire tout ce que je peux pour aider à combattre ce virus.

 

Rencontre avec Carole Henry, soignante volontaire à la Clinique de l’Europe 

 

 

Carole Henry infirmière de jour sur le Pool du CHP Saint-Grégoire était en mission à la clinique de l’Europe à Port-Marly.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

Ce contexte de crise sanitaire qui engendre un épuisement des collègues d’Ile de France, un nombre de malades qui ne cesse d’augmenter alors que parallèlement il y a un manque d’activité à Saint-Grégoire. J’ai été naturellement poussée à sortir de ma zone de confort pour venir en renfort.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

Bon accueil général, et beaucoup de remerciements de la part des collègues parisiens pour notre démarche volontaire.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

J’ai vécu des débuts éprouvants en raison d’un changement total des habitudes (établissement, service, pathologie, équipe, rythme de nuit). Une prise en charge comparable à aucune autre, la médecine de guerre prend tout son sens. Mais finalement j’ai vécu une superbe solidarité collective des professionnels et le développement de nouvelles compétences personnelles.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Beaucoup d’émotions qu’il a fallu gérer. Du stress, à la peur puis finalement la réassurance et la satisfaction. Avec du recul une expérience humaine unique.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Une expérience dont je me souviendrai pour son caractère solidaire et humain dans un contexte de crise sanitaire sans précédent.

Rencontre avec Emilie Eslan, soignante volontaire à la Clinique de l’Europe 

Emilie Eslan infirmière, diplômée depuis bientôt quatre ans. Elle exerce au CHP Saint-Grégoire depuis trois ans sur le pool et va intégrer le service de soins palliatifs d’ici quelques semaines. Elle est en mission depuis le lundi 30 mars à Paris dans le secteur Covid de la Clinique de l’Europe. Elle travaille tous les jours dans une équipe de 6 personnes. Découvrez son retour d’expérience.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

L’entraide, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Je savais que mes collègues de Paris étaient en difficulté. Je voulais les aider et me sentir utile.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

L’accueil a été parfait. Nous étions vivement attendus par les équipes sur place. Nous sommes une petite équipe de 6 dans le secteur COVID mais tout le monde a fait preuve de patience. Nous ne connaissions pas le logiciel sur place mais tout de suite les collègues nous ont aidé à trouver nos marques. Par ailleurs, comme la plupart des cliniques et hôpitaux de France, nous manquions de matériel, il a fallu tout de suite s’organiser.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

Nous travaillons énormément, c’est une mission fatigante mais incroyable.

J’ai conscience de vivre une expérience professionnelle très forte et très humaine mais surtout très particulière. Le personnel et les patients sont en souffrance et je me dois d’être là pour apporter mon aide.

Je tiens notamment à remercier la direction du CHP Saint-Grégoire et de Vivalto Santé pour tout le soutien qu’ils nous apportent. Nous nous sentons soutenus et accompagnés dans cette mission. Une aide psychologique a d’ailleurs été mise en place par la direction.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

 J’ai beaucoup appris humainement. Je sais désormais ce que le mot entraide veut dire. Nous sommes tous dans la même « galère », on ne se connait pas mais une vraie solidarité s’est très vite mise en place entre les soignants et les médecins. C’est aussi une manière de sortir de notre zone de confort sur le plan professionnel et humain. C’est aussi ce que je recherchais quand je me suis portée volontaire.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Dans ce contexte si particulier, cette expérience professionnelle et humaine nous ramène à des valeurs simples et essentielles : l’humanité, l’entraide et la solidarité. Je suis contente d’avoir pu aider quelques jours.

Rencontre avec Audrey Bouyon, soignante volontaire à la Clinique de l’Europe 

Audrey Bouyon travaille au Pool de remplacement du CHP Saint-Grégoire depuis juillet 2015. Formée dans de nombreux services : la médecine polyvalente, oncologie, les soins palliatifs, la chirurgie digestive urologique et vasculaire, orthopédique, rachis et unités de courts séjours ainsi qu’aux urgences. Elle est en mission à la clinique de l’Europe à Port-Marly.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

La souffrance de nos collègues dans l’est et dans l’île de France retransmises/visibles et le fait de devoir être en congés par manque d’activité. Je ne pouvais pas rester chez moi à espérer pouvoir me rendre utile, je souhaitais prendre part à cette crise et apporter un peu de mon énergie pour décharger au mieux ces hôpitaux saturés et sous tension permanente.

Comment avez-vous été accueilli sur place par les équipes d’Ile de France ?

Nous avons été pris en charge et remercié dès notre arrivée. Les équipes dans le service nous rassurent au mieux et essayent d’expliquer avec le plus de bienveillance possible. Mais le choc est tel que nous avons, de toute façon, l’impression de manquer de préparation.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

C’est très intense comme expérience aussi bien professionnellement que psychologiquement. Les conditions de travail sont telles que nous avons l’impression d’arriver en plein milieu d’un champ de bataille mais cette crise sanitaire est tellement difficile pour tous les établissements et professionnels de santé que l’on ne se pose qu’une seule question : est-il possible de faire mieux ?

Le caractère inédit de gestion de crise fait que l’on évolue dans nos prises en charge, en soins des patients et dans le développement de nos compétences.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Prendre conscience de la réalité du terrain, de la pression et de l’épuisement de ces équipes confrontées depuis le début à ce virus. C’est une réelle charge émotionnelle qui s’empare de nous après les prises en charge de ces patients contaminés, isolés et en détresse. Notre force étant dans l’esprit de solidarité installé entre professionnels de plusieurs établissements.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Une prise de conscience professionnelle, humaine au sein d’un élan de solidarité magnifique dans un moment de vie chargé émotionnellement.

Rencontre avec Alexia Plantin, soignante volontaire à la Clinique de l’Europe 

Alexia Plantin infirmière au bloc hyper aseptique du CHP Saint-Grégoire est en mission depuis le lundi 30 mars en service de Réanimation Covid 19 à la clinique de l’Europe à Port-Marly.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?

La Bretagne était moins touchée par le coronavirus et la clinique a arrêté toutes les opérations programmées sur demande de l’ARS. Nous n’avions donc plus beaucoup de travail. J’avais envie de me sentir utile et d’aider mes collègues fatigués et débordés.

Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?

Je ne connaissais pas du tout la réanimation, j’avais tout à apprendre. C’est donc une expérience très enrichissante.

Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?

Sur le plan humain, l’accueil était au rendez-vous  !  Nous avons réalisé que nous étions en pleine crise sanitaire. Beaucoup de personnes attendent une place en réanimation et on économisait le matériel qui est si précieux.

Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?

Je suis contente d’avoir pu apporter mon aide aux patients en détresse et à mes collègues parisiens épuisés.

 

 

 

 

© 2024 Les Hôpitaux Privés Rennais – Saint-Grégoire // Groupe Vivalto Santé // Création Agence Gosselin